Figure-vous que les voitures sans permis connaissent un véritable essor ! Ces petits bolides, autrefois moqués, séduisent aujourd’hui des publics variés, des ados de 14 ans aux seniors en quête d’autonomie. Mais qui dit véhicule motorisé, dit responsabilités. Vous pensiez échapper à l’assurance avec ces mini-voitures ? Détrompez-vous !
Sommaire
Qu’est-ce qu’une voiture sans permis, au juste ?
Les voiturettes, comme on les appelle familièrement, sont principalement des quadricycles légers biplaces. Ne vous y trompez pas, ces petits véhicules ont un cadre légal bien défini :
- Poids à vide maximum de 425 kg
- Vitesse limitée à 45 km/h
- Cylindrée ne dépassant pas 50 cm³ pour l’essence, 500 cm³ pour le diesel
- Puissance maximale de 6kW pour les modèles électriques
Alors oui, elles sont mignonnes avec leur look compact, mais elles doivent respecter le Code de la route comme n’importe quel véhicule. D’ailleurs, saviez-vous qu’on peut les conduire dès 14 ans ? Il suffit d’obtenir le permis AM (l’ancien BSR) après une formation de 8 heures. C’est presque aussi simple que d’apprendre à faire des crêpes !
Petite particularité qui fait sourire : c’est l’unique catégorie de véhicule à échapper au système du permis à points. Ce qui ne vous dispense pas des amendes, bien entendu. On ne fait pas ce qu’on veut sur la route, même en voiturette !
L’assurance : pas une option, une obligation
Vous vous demandez si ces petites voitures doivent être assurées ? La réponse est un grand OUI, sans l’ombre d’un doute. Comme tous les véhicules terrestres à moteur, la responsabilité civile (ou assurance au tiers) est obligatoire. Rouler sans, c’est s’exposer à des sanctions pénales. Et croyez-moi, ce n’est pas ce que vous voulez !
| Type de garantie | Ce qui est couvert | Obligatoire ? |
|---|---|---|
| Responsabilité civile | Dommages causés aux tiers | Oui |
| Garanties complémentaires | Vol, incendie, bris de glace, etc. | Non |
| Formule tous risques | Dommages à votre véhicule même en cas de responsabilité | Non |
| Assistance et protection juridique | Dépannage, défense en cas de litige | Non |
Comme l’explique David Dubois, président de la société de courtage Assurone : « Les formules d’assurance sont plus simples que les offres classiques. On peut ainsi couvrir des jeunes conducteurs sans antécédent d’assurance. Une autre différence est que, globalement, les aggravations de risque font systématiquement partie du périmètre de souscription. »
Côté tarifs, comptez entre 800 et 1000 euros par an en moyenne. C’est environ la moitié du prix d’une assurance pour une voiture classique. Pas négligeable, n’est-ce pas ?
Comment choisir votre assurance voiturette ?
Tous les contrats ne se valent pas, alors prenez le temps de comparer. Voici ce qu’il faut observer à la loupe :
- Les exclusions de garantie (certains contrats excluent par exemple la Corse)
- Le niveau des franchises (ce qui reste à votre charge en cas de sinistre)
- Les plafonds d’indemnisation du conducteur (qui peuvent varier du simple au double)
- Le taux d’invalidité minimal pour déclencher la protection conducteur
Bon, soyons honnêtes, lire les petites lignes d’un contrat d’assurance n’est pas l’activité la plus excitante du monde. Mais croyez-moi, ça vaut le coup d’y consacrer un peu de temps. Vous me remercierez le jour où vous aurez besoin de faire jouer vos garanties !
L’accidentologie qui fait grincer les dents des assureurs
En 2022, 473 accidents ont impliqué une voiturette, causant le décès de 30 personnes dont 27 usagers de VSP. Ces chiffres peuvent sembler modestes (0,8% de la mortalité routière), mais ils inquiètent néanmoins les assureurs.
David Dubois ne cache pas une certaine préoccupation : « Le problème des voitures sans permis reste celui de la sinistralité qui n’est pas très satisfaisante, impactée aussi par le coût élevé des VSP. Nous nous apercevons que certains assureurs quittent le marché. »
Ce n’est pas tant les graves accidents qui posent problème, mais plutôt la fréquence des petits accrochages et des incivilités. Ces incidents à répétition dégradent le fameux rapport sinistre à prime que les assureurs surveillent comme le lait sur le feu.
Une image qui se transforme
Vous vous souvenez de l’époque où la voiturette était synonyme de « voiture pour les cancres du permis » ? Ces temps sont révolus ! Plusieurs facteurs contribuent à redorer son blason :
- L’accès dès 14 ans, qui rassure les parents par rapport aux deux-roues
- La transition écologique avec l’arrivée de modèles électriques
- Les difficultés de circulation et de stationnement en ville
- Le vieillissement de la population cherchant des solutions pour des trajets courts
- Le coût élevé du permis de conduire traditionnel
Les constructeurs l’ont bien compris et proposent désormais des modèles plus design, plus modernes et plus séduisants. Exit la boîte à chaussures sur roues, bienvenue aux VSP stylées ! Les premiers prix démarrent autour de 8000 euros, ce qui reste accessible comparé à une voiture traditionnelle.
Comme le suggère David Dubois : « Sur cette clientèle particulière, il convient de réfléchir avec les assureurs sur des offres plus personnalisées et mieux adaptées aux profils ‘jeunes’, en axant notamment ces offres sur la prévention. »
Quelques précisions utiles
Il existe aussi des quadricycles lourds, à quatre places, pesant jusqu’à 450 kg et pouvant rouler jusqu’à 90 km/h. Mais ils sont rares sur nos routes.
Concernant les conditions d’accès :
- Aucun permis n’est nécessaire pour les personnes nées avant le 1er janvier 1988
- Les personnes nées après cette date doivent posséder le permis AM ou l’ancien BSR s’il a été obtenu avant 2013
- En cas de suspension de permis, on peut toujours conduire une VSP, sauf si le juge a explicitement interdit la conduite de tout véhicule terrestre à moteur
Vous voyez, ces petites voitures ont plus de particularités qu’on ne l’imagine ! De quoi faire réfléchir sur notre manière d’envisager la mobilité de demain, non ? Et vous, seriez-vous prêt à troquer votre berline contre une de ces mini-autos pour vos trajets quotidiens ?
Après tout, dans un monde où l’on repense nos déplacements, ces petites voitures pourraient bien représenter une solution d’avenir pour certains usages. À condition, bien sûr, d’être correctement assuré !
